Tout garder

Présentation

«On regarde ça, longtemps, comme un paysage pour la première fois, comme la surface de Mars, le tsunami de 2004, Berlin année zéro. C’est un raz-de-marée qui file entre les mots. Nous sommes bien au-delà du désordre. Bazar, bordel, foutoir ne conviennent pas davantage à un lieu qui relève de la décharge publique et du cabinet de curiosités, du nid de pigeon et de la jungle.»

Imaginez. Votre mère est décédée brutalement, vous vivez de l’autre côté de l’océan et la vie a fait que vous vous êtes éloignées l’une de l’autre. Vous revenez dans votre ville natale, dans l’appartement de votre enfance, et voilà que, au quatrième étage d’une tour genevoise, sur un palier de huit appartements, en ouvrant la porte où s’inscrit votre patronyme, vous tombez sur un autre monde, une planète hostile, dont la géographie vous est inconnue. Car la disparue, Nelly, était atteinte du syndrome de Diogène. Elle gardait tout, absolument tout.

C’est arrivé en 2012 à Carole Allamand, née à Genève, devenue professeure de littérature aux Etats-Unis, autrice notamment de La Plume de l’ours paru chez Stock en 2013, Prix Pittard de L’Andelyn la même année, puis de Marathon, Florida publié chez Zoé en 2019.