Bienvenue à Z

Présentation

Pour leur vingtième anniversaire, les éditions lausannoises Noir sur Blanc (voir Samedi Culturel du 20 septembre) réunissent leurs auteurs les plus marquants, célèbres ou encore méconnus en Occident, de la fin du symbolisme russe aux parutions contemporaines, dans Bienvenue à Z. et autres nouvelles de l'Est. L'ouvrage se picore par tranche et c'est un bonheur. Il permet de sentir en une brassée pleine le vent de folie créative, d'ironie fine, d'humour ravageur qui comptent parmi les spécialités des littératures de l'Europe de l'Est et orientale. Ce d'autant que le genre de la nouvelle impose de disposer ses cartes, vite et bien. Fiodor Sologoub a connu la gloire en 1905 en Russie avec Un Démon mesquin. Persécuté par le régime communiste, il a continué malgré tout d'écrire jusqu'à sa mort en 1927. Considéré comme un maître du symbolisme, il demeure méconnu par ici. Sa fable désopilante, Un Petit Homme, ouvre le recueil. Où l'on voit l'empire russe et toute sa bureaucratie vaciller à la vue d'un petit homme qui rétrécit à vue d'oeil. A l'autre bout du recueil, Andrej Staziuk, Polonais né en 1950, dont la renommée grandit de plus en plus notamment en Allemagne où ses nouvelles et ses romans comptent parmi les meilleures ventes. Noir sur Blanc vient d'éditer pour cette rentrée aussi Le Corbeau blanc (voir Samedi Culturel du 6 octobre), grand roman générationnel. Ici, L'Hiver, capture l'immobilisme absolu des nuits froides dans la campagne polonaise et l'angoisse métaphysique qui peut en découler. Quand ni les hommes ni les machines aussi gigantesques soient-elles, ne peuvent qu'abdiquer devant la matière gelée.