Anne Perrier
La voie nomade et autres poèmes Oeuvre complète 1952-2007
- Éditeur
- L'escampette
- Année
- 2008
- Ean
- 9782914387989
Présentation
Voici, rééditées sous un nouveau titre, les oeuvres complètes d'Anne Perrier: de Selon la nuit, paru en 1952, à L'Unique Jardin, daté de 1999, douze recueils en tout, augmentés d'une douzaine de poèmes inédits. Dans ce parcours d'une profonde unité intérieure, chaque poème, aussi court soit-il, donne à vivre une composition essentiellement musicale, tout rythme, tout élan, tout vertige - autant de variations infinies sur quelques «compagnons d'errance/et de ciel»: l'oiseau, l'abeille, l'arbre, la fleur, la rivière et la mer. Comme toute vraie poésie, celle-ci ne s'use pas à la lecture ou à la relecture, bien au contraire, elle nous rejoint et nous surprend par une fraîcheur inentamée, liée sans aucun doute au risque et au mystère de sa transparence. «Sur l'eau seule j'écris ton nom/Lumière», affirmait un poème du Petit Pré, en 1960. Ici comme souvent chez Anne Perrier, à la dimension verticale d'une poésie de la soif et des intuitions spirituelles répond l'horizontalité de l'eau fuyante; ailleurs, le lecteur la suit sur ses chemins de terre ou de sable. «Je ne suis pas de ceux qui restent», annonce le premier poème de La Voie nomade. C'est ce recueil de 1986 que le titre retenu pour les poésies complètes incite à situer au coeur de l'expérience poétique d'Anne Perrier. A raison peut-être, puisqu'il est entre tous le livre de la dépossession, geste essentiel chez ce poète en quête du chemin qui dure «toujours toujours toujours». Atemporelle, donc, mais ardente, solidaire du vivant, cheminant depuis toujours «à la lisière de l'adieu», cette poésie participe avec lucidité à la vie, à la mort, à la beauté, à la souffrance, sans que les années aient pu lui ôter son don d'étonnement souriant, ainsi qu'en témoigne un poème récent: «Parfois dans ce monde étrange/Je m'éveille plus étonnée/Qu'une pomme qui serait tombée/D'un poirier».