Littérature & Fiction / Littérature francophone / Littérature française
10.00CHF

Christophe Rey

Claquettes et ornithologie

Éditeur
Heros-Limite
Année
2018
Ean
9782940517756
Présentation

Claquettes et ornithologie est composé d'une suite de quarante-trois listes, d'abord inspirées par les Notes de chevet de Sei Shônagon. On trouve la trace de cette impulsion première dans certains des titres de liste comme « Choses dont nous attendons la fin», « Choses qui gagnent à être peintes» ou encore « Oiseaux », textes situés en début du recueil et que Christophe Rey a directement repris des Notes de chevet. Ce prétexte initial, toutefois, n'est que la base d'un travail de plus grande ampleur visant à explorer la notion même de liste. L'originalité de l'ouvrage réside dans le fait que Christophe Rey a su saisir tout le potentiel contenu par la liste, afin de ne pas en faire un principe d'écriture figé. Si certaines de ses listes prennent la forme « classique » qu'on attend d'elles, de nombreuses autres empruntent au récit, à l'anecdote, sont issues d'annotations de terrain, de connaissances développées sur un sujet, ou se présentent comme des listes dans des listes... Une sorte d'énumération des formes de listes possibles qu'on imagine pouvoir être toujours ouverte. Télescopant des choses hétéroclites, nobles ou triviales, grossières ou délicates, complexes ou absurdes, la liste reconduit le principe de la cosmogonie et devient alors un véritable outil d'appréhension et de compréhension du monde, multipliant les angles inattendus, souvent drôles. Telle est par exemple la liste sur les « Coiffes et coupes de cheveux de certains artistes et écrivains », qui dessine en creux une petite histoire de la représentation de l'artiste. Si une liste est bien souvent ludique, elle est aussi une forme d'écriture toujours ouverte. Sa fixation momentanée dans la forme imprimée du livre ne fait que transcrire les limites de l'auteur et appelle à l'imagination du lecteur, tenté de la compléter. On ne saurait jamais atteindre l'exhaustivité ; mais c'est ce manque même qui permet l'écriture autant que la lecture.