Le cerveau pense-t-il au masculin ? - Cerveau, langage et représentations sexistes

Présentation

«Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle.» (Nicolas Beauzée, 1767). Cette citation du XVIIIe siècle nous paraît bien dépassée grâce aux combats menés par les mouvements féministes. Pourtant, c’est encore cette règle de grammaire qui est enseignée aux filles et aux garçons dans les écoles! Si le masculin n’a pas toujours eu le statut hégémonique qu’il a encore aujourd’hui, c’est à partir du XVIIe siècle qu’il est recommandé (ou plutôt imposé) par les grammairiens et l’Académie française, dans un mouvement de masculinisation de la langue. Dans Le cerveau pense-t-il au masculin?, Pascal Gygax (UNIFR), Sandrine Zufferey (UNIBE) et Ute Gabriel démontrent comment le langage, en particulier la forme grammaticale masculine, nous contraint à penser et voir le monde au prisme de l’androcentrisme, la forme grammaticale masculine accaparant le sens spécifique aussi bien que générique. Cette enquête démontre de manière très didactique, et au travers de nombreuses expériences récentes, que l’interprétation spécifique est dominante et spontanée, alors que l’interprétation générique, bien que possible, demande davantage d’efforts au cerveau... Les auteurs vous proposent d’ailleurs quinze expériences à mener avec vos proches pour constater ce phénomène par vous-même, et ouvrir ainsi un espace de réflexion et de discussion autour de la question de l’écriture inclusive.