Policier & Science-Fiction / Polar
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Mike Nicol

Du sang sur l'arc-en-ciel

Éditeur
Points
Année
2016
Nombre de pages
526
Format
poche
État
d'occasion, bon
Ean
9782757859070
Présentation

Mike Nicol est blanc, anglophone et sud-africain. Il est né en 1951 au Cap. Autant dire qu’il a grandi, est devenu adulte, a commencé sa vie professionnelle sous l’apartheid. Mince, cheveux coupés court, réservé mais généreux de lui-même, lucide et engagé, il s’en souvient aujourd’hui sans hypocrisie. «A l’époque, j’aurais pu partir. Je ne l’ai pas fait. Donc, en restant, à ma manière j’ai soutenu l’apartheid.» Comme journaliste et comme écrivain, il ne s’est toutefois pas privé de témoigner de son effroi, de sa révolte et de son dégoût. Et il continue. Son dernier roman policier, Du sang sur l’arc-en-ciel, évoque sans détour des faits réels, les meurtres commis par un commando de tueurs soutenu par le gouvernement sud-africain dans les années 1970 et 1980. Mike Nicol est arrivé au polar récemment, après avoir écrit des romans. «Je me suis battu plusieurs années avec un livre, ça ne marchait pas. Et puis, un jour, ma femme m’a suggéré d’écrire quelque chose de totalement différent, peut-être un polar. Je n’en avais plus lu depuis l’adolescence, j’ai dévoré tout ce qui existait, d’Edgar Allan Poe à Michael Connelly. Et j’ai compris que c’était un genre idéal pour traiter de problèmes sociaux et politiques.» Quand on l’interroge sur ses modèles, Mike Nicol n’hésite pas une seconde. Les auteurs qui l’ont marqué sont tous américains, avec une prédilection pour les dialogues d’Elmore Leonard, le style de James Ellroy et la façon remarquable dont George Pelecanos aborde les problèmes raciaux. «Un thème que j’allais forcément avoir à traiter moi aussi.» Dans le contexte sud-africain, prendre pour héros un flic paraissait difficile. «Au départ, je ne voulais pas non plus d’un détective privé. Dans La dette, j’ai donc créé les personnages de Mace et Pylon, deux anciens trafiquants d’armes reconvertis dans la sécurité, une véritable industrie chez nous.» Trois livres plus tard – une trilogie – et malgré le succès remporté par le duo auprès du public, le besoin de changement se fait sentir à nouveau. «Mes deux héros avaient vécu leur vie, j’avais envie d’autres personnages, des gens jeunes, libérés du poids psychologique de l’apartheid et donc susceptibles d’incarner la nouvelle Afrique du Sud.» Ces nouveaux personnages s’appellent Vicki Kahn et Fish Pescado. On les découvre dans Du sang sur l’arc-en-ciel, le dernier polar de Mike Nicol. Vicki est une brillante avocate, Fish est passionné de surf, travaille comme détective privé pour gagner sa vie et vend discrètement de la marijuana. Elle est indienne et il est blanc, ils sortent ensemble, partagent leur soif de vivre et leur absence de passé – on ne connaît presque rien de leurs familles. Par leurs relations avec certains personnages douteux, ils vont peu à peu se retrouver mêlés à une terrible histoire de vengeance. Sans en avoir vraiment conscience. Décontenancé, le lecteur l’est lui aussi par moments. Il perd le fil, le retrouve, revient en arrière, s’interroge, hésite. Et finit par comprendre que Du sang sur l’arc-en-ciel est construit autour de deux temporalités et de deux histoires qui ne se rejoignent pas entièrement. S’appuyant sur des faits réels, Mike Nicol revisite dans ce livre toute une série de meurtres commis entre 1977 et 1989. Il les attribue à un commando baptisé «Unité de liquidation» et décide de ne pas laisser ces actes impunis. Même après avoir changé de nom, de métier et parfois de pays, les anciens tueurs seront éliminés l’un après l’autre par de mystérieux justiciers. Et, quand la tension devient trop vive, Mike Nicol – lui-même surfeur émérite – nous emmène en mer avec son héros Fish Pescado et de jeunes dingues «qui surfent jusqu’aux dernières lueurs du jour, comme s’il ne devait plus jamais y avoir de vagues». Règlements de compte, trafics divers, corruption, Du sang sur l’arc-en-ciel dresse un portrait passablement désabusé de la société post-apartheid. Mike Nicol lui-même s’avoue plutôt pessimiste quant à l’avenir de son pays et à sa capacité à réparer ses erreurs. Et, pour mieux témoigner de cette évolution, il envisage aujourd’hui de quitter les histoires de flics et de voleurs pour aborder les crimes commis par le gouvernement. «Oui, conclut-il, je suis en train de me diriger vers le roman d’espionnage, un genre qui me semble plus adéquat pour rendre compte de ce que je vois et de ce qui se passe actuellement en Afrique du Sud.»