Religions, spiritualité, ésotérisme / Spiritualites diverses
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Jean-Claude Guillebaud

Je n'ai plus peur

récit

Éditeur
L'iconoclaste
Année
2014
Ean
9782913366626
Présentation

On devrait obliger les essayistes et intellectuels à ne livrer que des textes comme celui dont nous fait cadeau Jean-Claude Guillebaud: des récits mêlant parcours intime et réflexions intellectuelles, cherchant avec fluidité et la plus grande honnêteté à retracer l’origine des points de vue et des questionnements qui sont les leurs tout au long d’une vie. Le journaliste, écrivain et éditeur a magistralement abordé dans des essais comme La tyrannie du plaisir, Le goût de l’avenir, La confusion des valeurs ou Une autre vie est possible les thématiques du progrès, de l’identité, de la révolte ou des valeurs contemporaines. Je n’ai plus peur fait le bilan concis, mais profond d’une vie tout entière tournée vers l’ouverture et la quête de sens. «Pourquoi suis-je si sensible à l’inégalité? Comment s’explique mon allergie aux dogmatismes? De quelle façon ai-je échappé au désespoir?» Pourquoi, comme journaliste puis comme essayiste, s’est-il toujours laissé guider par un «fantasme de conciliation»? D’où vient son obsession de l’ailleurs, lui qui, enfant, vivait dans une chambre tapissée de cartes de géographie? Ce passionnant, et serein, exercice d’autoanalyse nous emmène sur les traces de son enfance charentaise, enfant du divorce tiraillé entre deux parents en froid, et d’une histoire familiale complexe sur fond de guerre d’Algérie et de déracinement. Ce n’est pas un hasard si un jour il décide de planter ses racines en Charente, rachète le manoir en ruine de feu son père militaire, devenant à la fois nomade de par son travail de reporter de guerre et sédentaire. Je n’ai plus peur nous fait rencontrer les écrivains et personnalités qui ont infléchi son parcours intellectuel – Camus, Baudrillard, Rimbaud, les philosophes Jean-Luc Nancy, Paul Virilio ou Jacques Ellul (son maître à l’université), l’ethnologue Joël Bonnemaison, saint Augustin et sa réflexion sur le mal, le Suisse Alexandre Jollien ou encore les penseurs de la non-violence à laquelle il souscrit désormais, de Gandhi à René Girard. Guillebaud livre au passage quelques pages passionnantes et troublantes sur ses années de reporter de guerre au Vietnam, au Liban ou en Somalie et sur le «dégoûtant et carnassier plaisir de la guerre». Si Je n’ai plus peur fait le constat de la «catastrophe civilisationnelle» qui nous guette, de notre «ingénuité progressiste», il salue cette «fragilité» qui nous est désormais officiellement commune à travers les mots faiblesse, humilité ou résilience qui traversent la réflexion contemporaine. Pas de doute: Guillebaud fait le pari de l’espérance.

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