Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et autres écrits

Présentation

«La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.» Voici l’article premier de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qu’Olympe de Gouges dédie en 1791 à Marie-Antoinette. Olympe de Gouges était, écrivait-elle, «royaliste et véritable patriote à la vie à la mort». Elle exhorte donc, dans son adresse, la reine de France à être la première d’entre les femmes libres: «Soutenez, Madame, une si belle cause; défendez ce sexe malheureux, et vous aurez bientôt pour vous une moitié du royaume.» Martine Reid, qui signe la préface de ce bref recueil où sont rassemblés plusieurs textes d’Olympe de Gouges, rappelle qu’elle n’est pas la première à réclamer les mêmes droits pour les deux sexes: en 1622, un siècle et demi auparavant, Marie de Gournay publie Egalité des hommes et des femmes. D’autres demanderont aussi, à la fin du XVIIIe siècle, des droits accrus pour les femmes, dont Condorcet, qu’Olympe de Gouges a fréquenté. Néanmoins, les écrits d’Olympe de Gouges frappent par leur fougue et leur audace. Pièces de théâtre, tracts, brochures, elle défend le roi, Necker, Mirabeau puis Dumouriez, les filles mères, le droit au divorce et elle condamne avec ferveur l’esclavage des Noirs. Certaines formules de sa Déclaration sont restées célèbres: «Une femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir aussi celui de monter à la tribune», proclame-t-elle. Le 3 novembre 1793, deux ans après la parution de sa Déclaration, Olympe de Gouges est exécutée pour des écrits «antirévolutionnaires». Elle avait 45 ans.