L'égyptologue genevois Edouard Naville

Présentation

Connu surtout pour ses fouilles en Egypte et par ses publications de textes hiéroglyptiques, Edouard Naville se destina très tôt à l'égyptologie. Depuis le déchiffrement par Champollion, le Jeune de l'écriture de l'ancienne Egypte, celle-ci était devenue, dans le monde intellectuel du milieu du XIX° siècle, un objet d'intérêt qui suscita les premiers voyages touristiques. Après avoir reçu, à l'Académie de Genève, d'abord au King's College de Londres, ensuite, et dans les universités de Bonn et de Paris une bonne formation classique sanctionnée d'une licence en Sorbonne, il se rendit à Berlin où, à l'école de C. Richard Lepsius, il se voua à l'égyptologie, dont il avait déjà assimilé les rudiments à Paris, avec Emmanuel de Rougé. La correspondance qu'il entretenait avec ses parents, source principale de cet ouvrage, nous renseigne non seulement sur ses professeurs et sur leur façon d'enseigner, mais aussi sur les évènements contemporains, car il s'efforce de voir du monde et rencontre, chez des amis de son père, des hommes politiques et des savants. Sur les conseils de son maître Lepsius, il fit son premier voyage en Egypte dans l'hiver 1868-1869. Remontant le Nil en barque à voile jusqu'à Abou-Simbel, il le redescendit à petites étapes, en s'arretant plus longuement dans quelques sites comme Philae, Edfou, Thèbes ou Abydos, pour copier des inscriptions inédites qu'il avait repérer à l'aller. Dans l'automne 1869, il retourne en Egypte, mais cette fois avec Lepsius, pour participer à un voyage offert par la Khédive à de nombreux savants et artistes, en majorité français, à l'occasion de l'ouverture du canal de Suez. Il remonta à nouveau le Nil jusqu'à Assouan, mais en vapeur et non plus en barque, avant de rejoindre ismaïlia les foules venues tant d'Europe que du monde arabe pour assister avec plusieurs têtes couronnées ou chefs d'état, aux fêtes de l'inauguration. Ses lettres sont bien faites pour intéresser les nombreux touristes qui se rendent dans la vallée du Nil à une époque où les conditions d'un tel voyage ont bien changé depuis plus d'un siècle.