Stephen King
Nuit noire, étoiles mortes
- Éditeur
- Albin Michel
- Année
- 2012
- Nombre de pages
- 450
- Format
- grand format
- État
- d'occasion, bon
- Ean
- 9782226239938
Présentation
Stephen King commence ainsi la postface de son nouveau livre: «Les nouvelles de ce recueil sont très dures. Vous les avez peut-être trouvées parfois difficiles à lire. Si c’est le cas, soyez assuré que je les ai trouvées tout aussi difficiles à écrire.» Des nouvelles de Stephen King «dures», l’appréciation peut sembler tenir du pléonasme. Mais l’auteur atteint une profondeur rare dans son univers, avec ce recueil au beau titre évocateur, Nuits noires, étoiles mortes. Le qualificatif de nouvelles, par contre, se discute: «1922», le premier texte, sans doute le plus poignant, compte 182 pages et tient du bref roman. L’écrivain y conte la descente aux enfers d’un père qui poussa son fils à participer à un crime atroce, sur fond de crise de 1929 dans les plaines américaines. Le paternel hanté s’enlise dans sa culpabilité et dans un compagnonnage avec le morbide. Stephen King n’a sans doute jamais été aussi proche d’Edgar Allan Poe. L’histoire suivante, non moins glaçante, évoque la vengeance d’une femme – écrivaine, un classique chez l’auteur – violée et laissée pour morte. Un peu plus allègre, «Extension claire» joue sur le pacte faustien: gagner un supplément de qualité de vie, en désignant celui que l’on a toujours présenté comme son meilleur ami, comme cible d’une vie moins bonne. L’existence de ce dernier se dégradera donc à pleine vitesse. Enfin, la quatrième plongée dans les mécanismes de la dépendance psychologique pousse l’exploration des compromissions à son extrême: que fera une femme en découvrant que son mari est un tueur en série? Noirceur, donc. Le propre du maître du Maine. Mais il apparaît là, si l’on ose dire, en ligne claire, dans la pureté de son pessimisme. Ces dernières années, jusqu’à son exercice de construction en milieu clos, son Dôme, Stephen King semblait jouer son propre jeu, s’enfonçant dans ses imaginaires pour en ramener des contes forts, parfois beaux, souvent déconcertants. Dans cette veine en particulier, on peut citer Roadmaster en 2002, Histoire de Lisey en 2006 ou Duma Key il y a trois ans. AvecNuits noires, étoiles mortes,avec ces textes plus courts qu’à l’ordinaire, l’écrivain poursuit son labourage intérieur. Peut-être, cette fois, avec une construction plus classique, plus accessible. Dans sa postface, il écrit encore: «J’ai peu d’indulgence pour les écrivains qui ne prennent pas leur boulot au sérieux et je n’en ai aucune pour ceux qui voient l’art du récit de fiction comme fondamentalement éculé.» Avec lui, après 36 ans d’écriture, toujours pas de risque de ce côté-là.