La pensée des contes.

Présentation

Quelle part de nous vibre à l'écoute des contes qui se répondent et se répètent oralement à travers toute l'Europe et en Afrique du Nord? Pourquoi nous touchent-ils tant? C'est qu'ils constituent un véritable chemin initiatique, au sens anthropologique, qu'ils nous donnent des clés pour affronter l'opacité du monde. Dans cette version augmentée de L'Interprétation des contes (1988), François Flahault distribue les récits en grandes catégories: les mangeurs d'âme, les interdits transgressés, la parole empêchée, la reconnaissance mutuelle et la stratégie du «perdre pour gagner» qu'il illustre de nombreux exemples. D'origine païenne, les contes ne véhiculent pas la vérité, ne prétendent pas à une rationalité, ils cherchent seulement à faire plaisir. Mais irrationnel ne veut pas dire inintelligible. Le message, inattendu, que Flahault lit dans leurs mécanismes répétés, est que l'incomplétude, le manque, sont nécessaires. Que nous ne sommes rien en dehors des processus biologiques et culturels qui assurent la succession des générations. Par les récits de fiction, et surtout par les contes, nous accédons à ce que la pensée conceptuelle évacue.