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Francois Walter

La Suisse

au-delà du paysage

Éditeur
Gallimard
Collection
DECOUVERTES
Année
2011
Ean
9782070439799
Présentation

La Suisse ? Le pays des coucous, du chocolat et des banques, avec pour horizon des montagnes et des vaches. Seulement 7,7 millions d’habitants repliés frileusement dans leurs 23 cantons, bien à l’abri des grèves et des conflits sociaux… Il serait facile de continuer à égrener les clichés, car la Suisse est comme prisonnière des images qu’elle a elle-même contribué à projeter. Pour se situer une origine, la Suisse s’invente une légende: celle de Guillaume Tell résistant à la fin du XIIIe siècle à la tyrannie des seigneurs, son exploit associé au serment d’une alliance sur la praire du Grütli créant, du moins l’a-t-on trop longtemps imaginé et ressassé, les fondements d’une Confédération. La réalité est plus prosaïque. Une victoire sur les Habsbourg à Sempach en 1386 donne un embryon de cohésion à des villes et des vallées qui ne songeaient pas encore à former un Etat. S’y agrègent par alliances successives d’autres villes, jusqu’à 13 cantons au XVIe, sans compter les régions alliées dont la plupart deviendront aussi des cantons au début du XIXe siècle. Même si elle fournit des mercenaires à tous les puissants d’Europe, la Suisse a besoin de protecteurs. Pendant un peu plus de trois siècles, ce sera le royaume de France. Après avoir surmonté les secousses de la Révolution et l’aventure napoléonienne, les cantons réussiront leur transformation en une république fédérale en 1848, fondée sur un système original de « démocratie directe ». Un siècle et demi plus tard, ce pays sans ressources naturelles notables est devenu une place financière internationale, une importante puissance industrialisée et le siège de grandes institutions internationales tout en conservant sa nature et ses paysages. Suite logique d’une mondialisation économique précoce, les artisans parcouraient l’Europe et les capitaux suisses finançaient les premières activités commerciales et industrielles, et d’une préoccupation tôt venue pour l’environnement. Aujourd’hui, le sentiment d’être suisse s’ancre toujours dans l’amour d’un pays-paysage, essentiel au folklore suisse. L’amour viscéral des Suisses pour leur terre, leur croyance en un destin spécifique participent sans doute de leur réticence à entrer institutionnellement dans l’Union Européenne. Une approche critique de son histoire, par-delà les mythes et les clichés, met en relief l’importance de ce pays dans l’histoire de l’Europe, et permet de mesurer en quoi elle demeure une référence, voire un modèle.

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