Policier & Science-Fiction / Polar
6.00CHF

Jussi Adler Olsen

Délivrance

roman

Année
2015
Nombre de pages
732
Format
Poche
État
d'occasion, bon
Ean
9782253184386
Présentation

Des polars écossais? De quoi ravir et mettre en appétit les lecteurs fatigués par la déferlante nordique. Avec Il faut tuer Lewis Winter, les amateurs de coins typiques, d’atmosphères humides et de bitures épiques resteront toutefois sur leur faim. De Glasgow lui-même, l’auteur Malcolm Mackay – un natif des îles Hébrides – ne nous dit pas grand-chose. Tout au plus souligne-t-il que, lorsqu’on est un tueur à gages digne de ce nom, «on étudie tous les coins et recoins de la ville, au cas où on devrait s’y trouver». L’homme de main s’appelle Calum Maclean. Maniaque du travail bien fait, apparemment sans états d’âme, cet exécuteur free-lance se voit chargé, par un boss de la mafia locale, d’éliminer Lewis Winter le plus rapidement possible. Menu fretin peu digne d’intérêt, ce petit dealer a fait alliance avec le patron d’une bande rivale pour épater et, surtout, subvenir aux besoins de sa jeune compagne, l’ambitieuse Zara Cope. Erreur fatale! Elle lui vaudra de finir exécuté dans son lit où il gît ivre mort après une soirée pleine d’excès. Pour Calum, une autre partie de cache-cache commence alors, une traque dont il pourrait bien, cette fois-ci, devenir la victime. La police? Elle patine. Visiblement, ce n’est pas de là que viendra le danger. Dérive meurtrière. L’Ecosse toujours, et plus particulièrement Glasgow, servent également de cadre au nouveau roman de Denise Mina, La fin de la saison des guêpes. Lauréat du Prix du meilleur roman policier au Festival international de Harrogate 2012, ce gros bouquin passionnant se révèle d’une facture plus classique. Une jeune femme aux mœurs apparemment légères a été assassinée, littéralement piétinée dans sa grande maison située dans la banlieue chic de la ville. Dans sa cuisine, les enquêteurs découvrent une impressionnante somme d’argent en coupures de 500 euros. Des liasses sous bandes qui sentent le trafic de drogue et le blanchiment à plein nez. Parallèlement ou presque, à des centaines de kilomètres de là, dans le Kent, un riche homme d’affaires se pend devant sa demeure. On apprend qu’il s’agit du père d’un des meurtriers, deux adolescents paumés qui se sont trompé de victime. Se focalisant alternativement sur la dérive des assassins et sur l’enquête d’Alex Morrow, sympathique commissaire enceinte de jumeaux, le récit mêle habilement crise économique, double vie, éducation rigide à l’anglaise, criantes différences de classes et impitoyables petites guéguerres au sein du commissariat. L’auteur souligne aussi l’importance capitale des accents qui, en anglais, peuvent brusquement démasquer à son insu les origines géographiques et le niveau socioculturel d’un locuteur. Par l’intermédiaire de l’énigmatique inspectrice Tamsin Leonard, elle nous fait aussi profiter de son intérêt pour l’architecture et le paysage. Qu’il s’agisse des no man’s land misérables de Glasgow ou des quartiers cossus de Londres, où l’histoire par moments s’aventure, la ville s’invite volontiers dans ce roman. De la froide vengeance. Avec Délivrance, de Jussi Adler Olsen – troisième volume d’une série de polars danois plusieurs fois primée –, le fil d’Ecosse se fait plus ténu. Il reste néanmoins essentiel, puisque c’est à Wick, dans les Highlands, à l’extrême nord-est du pays, que l’on retrouve une mystérieuse bouteille dont le message, écrit en lettres de sang, permettra de remonter jusqu’à un machiavélique assassin d’enfants. La missive est écrite en danois, elle est devenue presque illisible et semble évoquer des faits remontant aux années 1990. Après quelques péripéties, elle se retrouve sur le bureau de Carl Mark, au Département V de la police de Copenhague, chargé des affaires non résolues. Avec ses deux pittoresques adjoints, voilà donc notre enquêteur bourru sur la piste d’un criminel effrayant et pervers, qui choisit ses victimes au sein de familles appartenant à des sectes. Un homme aux multiples visages et dont personne, même sa propre femme, ne connaît la véritable identité. Les motivations de ce monstre par ailleurs grand séducteur? Se venger de ses propres parents, notamment d’un père pasteur terrifiant de rigidité et de cruauté, qui avait fait de son enfance un enfer.

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